Tomates, melons, fraises, concombres… tous ces fruits et légumes cultivés sous serres chauffées seront bientôt hors de prix, et ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle… Pourquoi ? Parce que cela pourrait participer, enfin, à une prise de conscience des consommateurs français vis-à-vis de ces fruits et légumes cultivés hors saison. Le point sur le sujet avec Chéritel.
Fraises et tomates françaises cultivées sous serres chauffées, un non-sens écologique
Les tomates et les fraises cultivées en France sont d’ores et déjà hors de prix en raison de la flambée des prix de l’énergie, et c’est tant mieux, car ce n’est tout simplement pas la bonne saison. Parce qu’elles sont cultivées sous serres chauffées, ces produits voient leur coût de production littéralement exploser. A qui incombe la responsabilité ? Aux consommateurs, tout simplement, avides de ces fruits et légumes sans saveur tout au long de l’année. Un non-sens écologique qui perdure donc en raison de la demande.
Les producteurs répondent à la demande des consommateurs
Pour beaucoup d’experts, le fait que la culture sous serre chauffée soit encore autorisée est une aberration. Pour ne rien arranger, ce type de culture sera autorisé pour le bio en 2025. Cela dit, les producteurs devront utiliser les énergies renouvelables et commercialiser les fruits et légumes uniquement en saison. Entre-temps, la mascarade de la culture sous serre chauffée telle qu’elle est exercée actuellement continue. Mais soyons clairs : encore une fois, la responsabilité incombe aux consommateurs, si l’on considère que les producteurs ne font que répondre à la demande. Faute de demande, ces derniers vont naturellement décaler leur production pour respecter la saisonnalité.
Aujourd’hui, en raison du conflit en Ukraine, les prix du gaz ont explosé. Or, il faut savoir que les tomates produites en France sont cultivées hors-sol, à hauteur de 95%, dans des serres chauffées… au gaz ! Si le prix de l’énergie a été longtemps stabilisé entre 15 et 30 euros le mégawatt heure, il est monté à 80 euros en moyenne fin 2021, une hausse déjà significative. A partir du mois de février, le prix a été multiplié par 10, passant à 220 euros en raison du conflit en Ukraine !
La tomate française bientôt hors de prix
Face à la flambée des prix de l’énergie, les producteurs n’ont d’autre choix que de s’adapter, de plusieurs manières. Certains ont fait le choix de jeter une partie des plants ou de n’en planter que la moitié. D’autres ont décidé de retarder les plantations et de récolter plus tôt et, en même temps, baisser la température des serres. Mais cela ne suffit toujours pas à dégager des bénéfices. Le seul moyen d’y arriver est de doubler le prix de vente des tomates, ce qui donnerait l’avantage aux tomates, moins chères, venues du voisin espagnol ou du Maroc. Enfin, rappelons que la période de production des tomates en Île-de-France est au mois de juillet.