Manger 5 fruits et légumes par jour est désormais bien ancré dans nos mœurs. Les consommateurs portent aujourd’hui une attention toute particulière à leur assiette afin de prendre soin de leur santé. Mais, paradoxalement, nous assistons à un impressionnant gaspillage alimentaire. C’est dans ce contexte, comme l’explique Cheritel, que les légumes dits moches sont revenus sur le devant de la scène. Trop petits, trop grands, hors normes, tachés, ternes… Malgré leur aspect, ils restent tout à fait propres à la consommation. Explications.
Un fruit ou un légume moche : une histoire de calibre
Un légume (ou un fruit) moche est en réalité considéré comme hors calibre par rapport aux normes.
Pour rappel, il existe 2 types de normes, à savoir :
- les normes générales, dont les exigences sont basées sur la qualité alimentaire et sanitaire des aliments (qualité, maturité,…) ;
- les normes spécifiques, où les exigences reposent sur l’aspect des fruits et légumes (taille, forme, couleur…).
Selon certaines études, près de 40 % de la production française serait hors calibre. Mais, si leurs vertus nutritives et gustatives sont intactes, leur aspect rend leur vente compliquée. Ainsi, 10 % de cette production n’est même pas récoltée car elle ne se vendrait pas en supermarché.
Ces normes drastiques représentent aujourd’hui un véritable frein pour les circuits courts et les petits producteurs. Face aux enjeux du gaspillage alimentaire (qui représente selon l’ADEME en France près de 10 millions de tonnes de pertes chaque année et, au niveau mondial, 41 000 tonnes de nourriture jetées par seconde), des propositions émergent afin d’abolir ces normes esthétiques.
Un succès croissant pour les produits moches
On assiste depuis les dernières années à une nouvelle tendance qui met en avant les légumes et les fruits moches. Certains producteurs proposent aujourd’hui à des prix attractifs des paniers de légumes invendus ou des paniers anti-gaspi. D’ailleurs, les applis sur le sujet se multiplient, à l’image de Phénix ou encore Too good to go.
Cette démarche est résolument gagnant-gagnant. Face aux difficultés du secteur, les producteurs ont un moyen de limiter leurs pertes et même d’augmenter leur chiffre d’affaires. Dans le même temps, les consommateurs ont accès à des produits proposés à des prix attractifs qui leur permettent en outre d’avoir une attitude plus responsable. Le nombre de clients de ces fruits et légumes moches ne cessent d’ailleurs d’augmenter, démontrant le bien fondé de cette démarche engagée.
Les fruits et légumes moches peuvent en effet être utilisés de la même manière que tous les autres végétaux. Il est également possible de réaliser grâce à eux des plats anti-gaspi : ratatouille, compote, confiture… Le choix est vaste !
Si les producteurs et les commerces spécialisés étaient jusqu’alors les seuls revendeurs de ces produits, ils sont désormais aussi présents dans les grandes surfaces. Carrefour ou Intermarché entre autres ont pris conscience des enjeux et proposent dans leurs rayons des fruits et des légumes moches.